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H. numata





   Heliconius numata  Cramer, [1780]    TL: Suriname

Classification de Lamas
Types
Carte 123
Genitalias

Pour la nomenclature propre au dessins alaires des heliconius sylvaniformes, se référer au dessin des ailes.
Pour les critères de différenciation avec H. ethilla et H. hecale, voir cette page.
sous-groupe Dilkea, Passiflora actinia, acuminata, alata, ambigua, auriculata, candida, cerradensis, cirrhiflora, garkei, glandulosa, coccinea, costata, edulis, eichleriana, farroana, glandulosa, jilekii, laurifolia, lonchophora, nitida, oerstedii, quadrangulosa, rhamnifoliasetacea, sidaefolia, tricuspis, vellozii et vitifolia.
BROWN, K. & BENSON, W. (1974) "Adaptive polymorphism associated with multiple Mullerian mimicry in Heliconius numata (Lepid. Nymph." Biotropica 6(4): 205-228
BROWN, K. (1976) "An illustrated key to the silvaniform Heliconius (Lepidoptera: Nymphalidae) with descriptions of new subspecies". Transactions of the american entomological Society 102: 373-484   Lire PDF
BROWN, K. (1976) "Geographical patterns of evolution in Neotropical Lepidoptera. Systematics and derivation of known and new Heliconiini (Nymphalidae: Nymphalinae)" J. Ent. (B) 41 (3), pp 201-242
JORON, M. (2000) "Coloration avertissante et mimmétisme müllérien: le problème de la diversification". Thèse Université de Montpellier. Lire PDF
JORON, M & LAMAS, G. & MALLET, J. (2001) "Variable selection and the coexistence of multiple mimetic forms of the butterfly Heliconius numata". Evolutionary Ecology 13(7/8): 721-754   Lire PDF
JONES, R. & JORON, M. (2013) "Wings shape variation associated with mimicry in butterflies" Evolution 67-8: 2323–2334   Lire PDF

       
L'espèce est monomorphique à la périphérie de son aire de répartition: holzingeri au NE du Venezuela, aulicus au nord du Venezuela, peeblesi au NO du Venezuela, messene dans les Andes colombiennes, zobrysi dans le SE sec de l'Amazonie, ethra et robigus dans, respectivement, l'est et le SE du Brésil. Au centre de son aire de répartition, l'espèce est polymorphique.

Exemples de répartition des formes de H. numata suivant la localisation:

Aire de population










Guyanes (Ex: Cayenne)
D'après Brown & Fernandez


numata

silvana

mavors






NO Venezuela (Ex: Barinitas)
D'après Brown & Fernandez


peeblesi








Amazone moyen (Ex: Obidos)
D'après Brown & Fernandez


numata

silvana

mavors

superioris

zobrysi




Ouest Bresil et NO Perou (Ex Benjamin Constant)
D'après Brown & Fernandez


silvana

superioris

isabellinus

nubifer

aurora

arcuella

seraphion


Equateur (E: Tena)
D'après Petit


bicoloratus

lenaeus







Vallée de l'Ucayali - Pérou
(Ex: Pullcalpa)
D'après Brown & Fernandez


idalion

mirus

nubifer

aurora

arcuella

seraphion

timaeus

elegans

Dept de San Martin - Pérou (Ex: Tarapoto)
D'après Joron


bicoloratus

tarapotensis

aurora

timaeus

arcuella

silvana

illustris

lutea

nr michaeli
Bolivie centrale (Ex: Cristal Mayo)
D'après Brown & Fernandez


aristiona

splendidus

mirus

leopardus







S'il est une espèce où la notion classique de sous-espèce ne s'applique pas, c'est bien Heliconius numata. Il existe des formes comme H. n. silvana présentes sur une aire de répartition très étendue et des formes nombreuses au même endroit comme au Pérou. En fait l'espèce est très polymorphique et différentes formes sont mimétiques de différentes espèces de Melianaea ou de Mechanitis (Ithomidés) dont les variations de localisation, de comportement sont mimées par ces formes de H. numata. Ces ithomidés forment des "poches" localement où on les observe en très grand nombre. Ces "poches" varient fortement en abondance et en composition en espèces durant l'année et suivant les années. Ces ithomidés sont toujours beaucoup plus nombreux que les H. numataet sont clairement le modèle de mimétisme imités par ces derniers. Ce qui fait que les variations de composition de la population de H. numata peut fortement varier, parfois en quelques kilomètres. Les femelles adoptent d'ailleurs un comportement strictement identique aux ithomidés (vol près du sol, lent avec l'abdomen pendant), alors que les mâles ont un vol plus rapide et volent nettement plus haut.

Une étude récente a mis en évidence de légères différences dans les formes d'ailes des différents morphes de H. numata en corrélation avec l'espèce comimétique d'ithomidé. C'est probablement lié à des performances en vol différentes et donc des comportements différents certainement en corrélation avec le comportement de l'espèce comimétique.

Mais comment le mimétisme peut-il évoluer s'il nécessite les changements concertés de nombreux traits morphologiques et comportementaux ? C'est là qu'intervient le supergène P de H. numata qui contrôle en bloc les différents phénotypes en limitant les recombinaisons qui donnéraient trop de formes intermédiaires.

Pour aller plus loin: la génétique de la coloration chez H. numata.